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Le trait singulier de l'histoire
de l'église de Saint-Nicolas et de celle de Chaucisse,
c'est que le même scénario s'est reproduit à
deux siècles d'intervalle. Un certain André
Barioz, originaire de Saint Nicolas (de Chaucisse très
précisément) se retrouva en 1736 à Rome
comme négociant, y fit fortune et légua l'ensemble
de ses biens à sa communauté , laquelle fut
encouragée à des "oeuvres pies" dont
aucune n'était plus urgente que de faire rebâtir
l'église.
L'entreprise demandera à
la fois des fonds et des héritages supplémentaires,
et l'accord du prieuré de Megève, lequel dépendait
alors des Jésuites de Chambéry.
Nous sommes en 1775 quand
les travaux commencent, ce qui explique la décoration
baroque "tardive" des trois rétables.
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Le baroque
viennois
En 1617, les Habsbourg, qui jusqu'à la fin du Saint
Empire ne devaient plus perdre la couronne impériale
(sauf de 1742 à 1745), fixèrent leur résidence
à Vienne. Ils ramenèrent la cité dans
l'obédience catholique après une période
de tentation protestante. Ferdinand II (1617-1637) confia
l'Université aux Jésuites, qui bâtirent
une église à la façade monumentale, dans
le style de la Contre-Réforme.Les édifices religieux
se multiplièrent (Ursulines, Dominicains, Paulistes).
Malgré les difficultés de son long règne,
l'empereur Léopold (1654-1705), excellent musicien,
fit ensuite appel à des artistes italiens : architectes,
décorateurs, peintres et musiciens. Dans la Hofburg
agrandie (aile Léopoldine, théâtre), il
donna des fêtes de cour et fit représenter des
opéras, inspirés de Venise. Des colonnes votives
s'élevèrent sur les places. Mais ce fut surtout
après les épreuves de la peste (1679) et du
siège (1683) que le Baroque se développa et
s'éloigna des modèles italiens. Au début
du XVIIIe siècle, par exemple le prince Eugène
de Savoie, grand mécène, fit construire son
palais de Vienne et sa résidence du Belvédère,
avec de fastueux jardins en terrasse.
. Vienne était devenue un foyer de la vie artistique
sous toutes ses formes : sculpture, peinture et musique .
L'art musicall devait profiter des séjours à
Vienne de Haydn et Gluck, notamment. Du temps de l'impératrice
Marie-Thérèse (1740-1780), la civilisation viennoise
passa du baroque au rococo. À partir de 1750, les formes
antiques retrouvent la faveur générale . On
se dirige dès lors vers une rigueur néo-classique
dans l'ornementation.
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